mardi 27 mai 2008

28 Novembre 2004 (sur une feuille verte)

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Rue de Seine dix heure et demie
Le soir
Au coin d'une autre rue
Un homme titube... un homme jeune.
Sous un chapeau, un imperméable,
Une femme le rattrape
Elle le secoue
Elle lui parle
Et il secoue la tête
Sa casquette est tout de travers.
Et le chapeau de la femme s'apprète à tomber en arrière
Ils sont très pâles tous les deux
L'homme a certainement a envie de partir.
De disparaître... de mourir.
Mais la femme a une furieuse envie de vivre
Et sa voix...
On ne peut pas ne pas l'entendre
C'est une plainte,une onde,
Un énième souffle
Tellement avide cette voix...
Et triste.
Et vivante.
Elle chante. Elle parle. Elle répète
Sans arrêt, sans réponse...
L'homme la regarde, ses yeux tournent...
Ils brillent.
Il fait des gestes avec les bras.
Comme un noyé.
Et la phrase revient, la femme continue, sans se lasser.
Continue sa question inquiète.
Plaie impossible à panser:
Dis-moi la vérité
Dis-moi la vérité
Je veux tout savoir
Dis-moi la vérité
Le chapeau de la femme tombe
Elle veut tout savoir
Dis- moi la vérité...
Question stupide et grandiose
Il ne sait que répondre, il est perdu
Il a un sourire que peut-être il voudrait lui tendre
Et répète
Jeanne calme toi tu es folle
Mais il ne croit pas si bien dire
Il ne voit pas,
Il ne peut pas voir comment.
Sa bouche d'homme est tordue par son sourire
Il étouffe
Il est saoul
Le monde se couche sur lui
L'écrase
Il est prisonnier
Coincé par ses promesses
On lui demande des comptes...
En face de lui,une machine à compter les baisers
Une machine à écrire des mots d'amour
Une machine à souffrir
Le saisit
S'accroche à lui
Son souffle est d'alcool et de désir
Dis moi la vérité.

La vérité c'est qu'il l'aime. Mais il ne lui dira jamais.

lundi 26 mai 2008

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La photographie est une entreprise
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contre la frustration
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pour capter la puissance
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de ce qui nous échappe.

hallucinante

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N'est-ce pas ?

Terminus

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Son haleine me prépare au pire, je lui tend la cigarette. Ses yeux sont d'un bleu effrayant, mais je crois qu'ils me remercient. Quand je lui passe le feu, il me demande si je joue. C'est un punk avec une veste en cuir noir, 20 ans d'alcoolisme derrière lui, un fils de treize ans, un cocard à l'œil gauche et des doc Martens. Je lui demande pourquoi lui il ne joue plus. Il serre la mâchoire et prend ma main. Tout ce qu'il sait me dire c'est qu'il faut que je joue, sinon je vais mourir. Qu'il ne faut pas que je fasse comme lui. Son haleine devient presque supportable à côté de ce qu'il est en train de me raconter. Il n'arrive pas à apprendre à jouer à son gosse, il lui apprend à mourir. Joue sinon tu vas mourir. Joue.

jeudi 15 mai 2008

infinitésimal bien

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Même un deuxième matin ne me fait pas réaliser l'ampleur du malentendu. Tu es restée, je n'ose pas trop comprendre pourquoi. Ta présence ne me dérange pas, je ne l'aime pas non plus. Il y avait cette atmosphère lubrique et tonitruante hier. Ce matin il n'y a rien. Juste de beaux éclats de rire, un aller-retour pour dépenser les quelques pièces qui nous restent en poche, et ta douceur fait le reste, t'accompagne vers la sortie dans ce néant ou même les questions sont avortées.